[singlepic=13,100,75,,right]Nous venons du monde de l’ingénierie, où tout est, et doit être carré. Nous basculons soudain dans le monde de l’agriculture, et nous avions oublié que certains éléments échappent à l’homme…
Nous avons choisi de planter à la machine, plutôt qu’à la main (2 jours au lieu de 15, parisiens pressés que nous sommes). L’amendement (Vegethumus, 2 tonnes par hectare), et l’engrais (engrais PK 0/25/25, 600kg par ha) ont été mis en place il y a environ un mois. Les plants en pot sont livrés, et rangés à l’ombre dans une haie, les tuteurs en bambou sont là, la citerne pour arroser est prête…
Tous les rendez-vous sont organisés pour le 16 mai 2006, 8 heures pétantes ! Nous sommes dans les starting-blocks. Mais…
L’entrepreneur chargé de la plantation nous appelle pour nous dire qu’il a du retard sur un autre chantier, et qu’il sera là dans 2 jours…
Deux jours après, l’entrepreneur nous appelle pour nous dire que sa machine est en panne, et qu’il sera là en début de semaine suivante…
Le lundi matin, l’entrepreneur nous appelle pour nous dire que la terre est trop mouillée, et que sa machine ne peut pas faire du bon travail dans ces conditions (il a plu le week-end)…
Mardi, il pleut… Mercredi, il ne pleut pas. Malgré les avis défavorables (sol trop humide), nous forçons un peu tout le monde (parisiens pressés que nous sommes) pour planter le jeudi (de l’Ascension, qui plus est).
[singlepic=11,100,75,,left]Cette fois-ci, tout le monde est là ! La danse est ouverte par un énorme tracteur qui émiette finement la terre avec une fraise verticale et un rouleau. La machine à planter prend la suite et entre enfin en scène. Son tracteur est guidé par GPS ! Il prend des repères d’alignement et trace ensuite automatiquement les rangs, en fonction des orientations et densités choisies ! Et en avant … Un sillon est ouvert, un bambou est planté, un plant est mis en place, trois litres d’eau lui tombent dessus, le sillon est refermé, et on recommence un mètre plus loin !
Compte tenu de la technologie embarquée aujourd’hui sur les tracteurs, je me demande si les agriculteurs ne devraient pas faire Polytechnique…
Un autre tracteur suit avec une citerne d’eau pour arroser plus copieusement le jeune plant, afin que ses racines soient bien en contact avec de la terre humide. Car avec la chaleur de l’été qui arrive, le pauvre petit serait vite désséché sans cette opération. Nous devrons d’ailleurs, compte tenu de la chaleur, recommencer cette opération trois semaines après. Les orages de début juillet nous délivrerons ensuite de cette corvée.
Tout cela fait un joli ballet de tracteurs, qui durera au total deux jours. Ce qui est peu pour planter 9311 plants de vigne. Mais des deux jours prévus pour la plantation, nous sommes passés à 10, dont 8 à attendre… Les plannings sont comme les budgets: ils sont faits pour être dépassés !
A la fin juillet, on peut considérer que la plantation a très bien réussi. On ne comptera que 97 pieds morts au total (19 merlots, 26 cabernets franc, et 52 abourious).