En voilà une que les Suzukii n’auront pas !

.
[singlepic id=688 w=100 h=70 float=left]Heureusement, nous avons terminé tôt les vendanges. Car à la lecture des revues, comptes-rendus, et blogs divers, nous avons l’impression qu’il n’y a plus un grain de raisin valide autour de nous. Et l’ennemi de l’année est… Drosophila Suzukii !

Vous vous rappelez certainement de vos cours de Sciences Nat : les drosophiles aux ailes vestigiales et aux yeux rouges, dont il fallait essayer de deviner la descendance en fonction de leurs gènes dominants ou récessifs (qu’est ce qu’on nous fait apprendre !). Eh bien il y en a une qui est franchement dominante, cet automne : c’est la Drosophila Suzukii, celle qui pond dans les fruits charnus, liquéfie la pulpe, et génère la pourriture acide qui dégage une odeur de vinaigre alentour. Bref, un désastre pour tout fraisiculteur ou viticulteur.

Elle a attaqué fortement tous les vignobles de France cette année, suite à l’été frais et humide, et a détruit ou gâché une partie de la récolte en provoquant cette pourriture acide au vignoble.
Le mildiou tardif s’est lui aussi bien développé vers la fin août, grillant le feuillage et empêchant ainsi la vigne de bien faire mûrir son raisin pendant septembre.
La grêle s’en est mêlé, de nouveau, en détruisant de nombreuses parcelles.

Notre coteau de Beyssac nous a, cette année encore, bien protégé de tous ces fléaux que les viticulteurs redoutent. Nous pensons bien entendu à ceux qui les ont subis. Mais à Beyssac, pas de grêle, pas de mildiou tardif, et pas de Suzukii.

Les raisins étaient dans un état sanitaire parfait, à une maturité suffisante, tout juste quelques symptômes de flétrissement des baies dues à la chaleur de septembre. Nous avons donc décidé de vendanger dès le 15 septembre, toujours aussi précocement, et sans doute étions nous parmi les premiers en Aquitaine à récolter si tôt les cépages rouges. Sous une météo parfaitement clémente, presque trop chaude car il faut bien se plaindre un peu, on peut dire que les conditions de récolte étaient idéales. L’excellente ambiance au repas de fin de vendanges en a témoigné !

Et que c’est bon, le bourru…

Seul le cépage Cabernet Franc a fait son timide, et déçoit un peu par son faible rendement. Bilan des vendanges 2014 : plus de 2 200 cagettes et 27 tonnes de raisin encuvées ! Et pas un à jeter…
Merci à toute l’équipe de cette vendange 2014.

Les fermentations sont maintenant terminées, et après un bon mois de cuvaison, nous commençons les presses et attendons nos fermentations malo-lactiques au calme ! Les vins tout juste formés sont vraiment excellents de concentration, de matière et de fruité. Espérons que notre travail au chai viendra renforcer toutes ces qualités.

On dirait vraiment que tout est plus facile à Beyssac. Mais non, c’est le résultat du travail de toute une année à la vigne, des qualités de notre terroir, et de méthodes éprouvées au chai. La chance participe-t-elle à ce constat ? Pour l’instant oui, et pourvu que ça dure.

Vous allez certainement entendre ou lire, ici ou là, que 2014 est le millésime du siècle, encore lui… Ce sera certainement un très bon millésime, car le raisin, lorsqu’il est resté sain jusqu’à la récolte, est d’excellente qualité. Nous vous donnons plutôt rendez-vous dans 2 ou 3 ans pour déguster le vin après élevage.

Une chose est sûre, c’est que cette récolte là, à Beyssac, les Drosophiles Suzukii ne l’auront pas !

Voir les photos…